Deep Work par Cal Newport met en avant un « soft skill » trop souvent négligé : la capacité à se concentrer et cela longtemps.
L’essai décrit notamment un paradoxe que l’on retrouve de plus en plus souvent dans nos lieux de travail : concentration profonde VS réactivité.
Explication : L’environnement moderne de la société d’information requière d’avantage d' »intelligence » de la part de l’humain, et cela du fait de notre capacité à automatiser beaucoup de chose qui avant ne l’étaient pas (feuille Excel, macro, soft performant etc…).
Ainsi, la seul VA de l’humain restante est alors son intelligence, sa capacité à raisonner et à apprendre continuellement sans relâche toute une foule de nouveaux outils souvent digitaux et des concepts compliqués.
Logiquement dans un tel environnement, la promotion de la concentration, de l’isolement pour réfléchir, et de l’autonomie sembleraient alors naturellement nécessaire et encouragés.
Or, et c’est là d’où vient le paradoxe, les lieux de travail, notamment dans le tertiaire, sont distrayant et tendent à ne pas s’adapter à cette réalité. Ils font plutôt la promotion de l’immédiateté et de la réactivité via les open space, messagerie instantanées, notifications, exigence de réponse à un mail sous 1h. En gros :
Tant pis pour la qualité et la profondeur de travail, pourvu que ce soit rapide et réactif.
Pourquoi donc ?
En effet, cette réalité provient non seulement de la culture Web, mais aussi des restes du fordisme reproduit dans nos bureaux. En un mot, cela signifie que plus je bouge, plus j’ai l’air débordé et enchaînant les actions, plus je suis perçu comme un bon employé, car mon patron est rassuré, car il voit que je gesticule (je réponds au mail en une seconde, je fais de l’abattage tout le temps, je réponds au sollicitation de tout le monde, toujours…).
Par conséquent, indirectement et involontairement, la promotion d’un travail superficiel est faite au détriment d’un travail de fond. Une incohérence dans notre société actuelle de l’information.
Pour ma part, j’observe cet état de fait au travers du rapport au temps, d’où le titre de cet article : « Osez travailler mieux ». En effet, se concentrer, faire du travail de fond, prendre du recul et sélectionner les tâches qui ont réellement de la valeur etc, demandent un moment que l’on nomme communément : « un temps d’arrêt ». Ce moment fait peur.
Le « temps d’arrêt » ne devrait pas se nommer ainsi. Au contraire, c’est dans ce moment là – Deep Work – que nous progressons vraiment dans son travail; n’en déplaise à la société d’information.
Bien entendu, certaines fonctions recommandent intrinsèquement une hyper connectivité (service client, service de livraison, secrétariat…), mais pour le reste : Est-ce cohérent d’obliger un journaliste d’investigation à Tweeter plusieurs fois par jour ? Est-ce vraiment utile d’obliger un expert / conseiller X de répondre à tous ses mails de clients dans l’heure, surtout si la VA de ses conseils comportent énormément de valeur ?
De ce constat, le livre décrit tout un ensemble de technique de travail adaptée à la concentration profonde : sprints ininterrompus de 90min, journée sans boîte mail, session sans connexion web, salle d’isolation acoustique etc….
En conclusion, un livre que je recommande pour tout salarié ou indépendant cherchant à optimiser leur manière de travailler tout simplement.
Il y a tant de leviers pour faire décoller votre entreprise : stratégies Marketing, supports de communication, sites internet et campagne e-mailing… .
